ANTOINE GALVANI SEXTET

Antoine Galvani est né au milieu des années 80 à Grenoble et c’est entre 4 montagnes qu’il apprend le piano d’abord classique puis un peu moins. Surpassionné, il étudie assez sérieusement la question pianistique ainsi que la composition là où on veut bien lui apprendre : aux Conservatoires de Grenoble et Chambéry, à la fac de musicologie de Grenoble tout en surmultipliant les projets musicaux, dans le rock, la pop, le jazz et la musique classique.


C’est au début des années 2000 que son cerveau vrille littéralement, qu’il commence à prétendre s’appeler Ahn Tuan NGalavi, s’invente une vie dont la biographie change au jour le jour et multiplie les accès de mégalomanie outrancière. Schizophrénie caractérisée ou calcul commercial, nul ne sait, toujours est-il que plusieurs projets voient le jour sous ce nom d’emprunt. C’est d’abord Shinda’n’Tuan, groupe « easy pop » avec lequel il sort un EP live puis un album, puis le Ahn Tuan Trio, embryon du projet qui nous concerne aujourd’hui dont la formule va évoluer au fil des jours. Ce faisant, on peut voir le nom d’Ahn Tuan en featuring ici ou là, avec le chanteur folk Johan Delvarre ou avec le groupe de métal prog Symetry. Il écrit beaucoup, énormément, pour pas mal de gens différents, alternativement sous ses deux noms selon une logique qu’il est le seul à connaitre si tant est qu’elle existe. Sa formation musicale se termine au Centre des Musiques Didier Lockwood, en région parisienne, où il reçoit les enseignements de Benoit Sourisse et André Charlier, ainsi que Bojan Z, Baptiste Trotignon et une longue liste d’autres musiciens exceptionnels. C’est dans cette école qu’Ahn Tuan rencontre Baptiste Castets, Arthur Henn et Illyes Ferfera qui formeront avec lui son NEW QUARTET, formation qui voit le jour en mai 2013 au festival Ferté Jazz.


Musicalement, Ahn Tuan se décrit lui-même comme un explorateur fou pour qui tout ce qui n’est pas distordu, violent, fort et mal n’est pas de la musique ; il s’imagine chanteur de Motorhead, manager de Kraftwerk, scénariste pour David Lynch ou acteur d’un Tarantino. Cette idée préconçue qu’il a de lui-même (ou qu’il veut que les autres aient ?) masque bien mal une affreuse vérité : il déteste le jazz, exècre Miles Davis, tout ce qui l’attire c’est le romantisme sucré des concerti de Rachmaninov ou des BO des films de Miyasaki, il aime Muse encore plus que Radiohead ; certaines mauvaises langues disent qu’il a pleuré un jour en écoutant « Ah si j’étais un homme » de Diane Tell et qu’il a vu 17 fois le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain. Au final ça fait de lui un pianiste à l’eau de rose, au romantisme inassumé et dont les tentatives désespérées d’insérer quelques dissonances dans sa musique sonnent comme une définition du pathétisme au point d’en devenir touchant aux larmes.